21 septembre 2021 |
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Par Caroline Gignac - Responsable des stratégies politiques et de la recherche
Rebâtir en mieux
Le Conseil québécois du théâtre tient à saluer l’engagement de tous les candidats à l’élection qui s’est terminée cette semaine et félicite celles et ceux qui formeront le nouveau Parlement.
Le 15 août dernier, le premier ministre sortant, Justin Trudeau, conviait les Canadien·ne·s aux urnes en les invitant à s’exprimer sur le paysage social qu’ils·elles souhaitent voir se dessiner et sur la manière dont nous allions sortir de la crise actuelle liée à la pandémie de COVID-19.
« Comment on va rebâtir en mieux ? » exhortait-il.
Alors que le secteur des arts vivants est encore profondément touché par les impacts de la pandémie, le Conseil québécois du théâtre (CQT), souhaite répondre à l’appel lancé et participer activement au projet collectif d’envergure que sera notre reconstruction. L’ensemble du milieu se mobilise afin que cette crise n’ait pas été vaine et que cette épreuve nous mène à de meilleures conditions socioéconomiques, à plus d’inclusion et à davantage de sensibilisation quant à la lutte aux changements climatiques.
Un retour à la normale nous apparaît insatisfaisant puisque les piliers censés soutenir le secteur théâtral étaient déjà effrités ; bien avant la pandémie le milieu peinait pour sa survie. Par ailleurs, nous reconnaissons le soutien du gouvernement libéral, qui aura permis grâce aux mesures d’urgence, d’apaiser certains des irritants causés par la pandémie et souhaitons qu’elles demeurent en place tant que les impacts de la pandémie de COVID-19 se feront ressentir.
Pour la suite des choses et dans la perspective de rebâtir en mieux, l’enjeu du filet social nous apparaît primordial. Conséquemment, nous demandons au gouvernement de soutenir son engagement et de s’attaquer à une réforme législative de l’assurance-emploi afin de s’assurer que les réalités des artistes et des travailleurs culturels soient prises en compte et que le nouveau système mis en place doit être simplifié et adapté aux besoins des travailleurs et des employeurs.
Nous souhaitons également que les fonds déployés durant la crise à travers le Conseil des arts du Canada ainsi que les programmes de Patrimoine canadien qui soutiennent chacune des étapes de création incluant la diffusion soient pérennisés afin d’offrir un appui à long terme au secteur. La précarité ne doit plus caractériser la pratique professionnelle artistique. Il est grand temps que les enjeux culturels s’inscrivent au cœur des programmes gouvernementaux non seulement pour leur apport économique, mais surtout parce qu’ils sont un puissant levier à la mobilisation et à un meilleur vivre-ensemble.
Nous rappelons également que les infrastructures culturelles ont un rôle capital à jouer, car elles encouragent notamment la prolongation de la durée de vie des créations en leur permettant de circuler de façon optimale sur l’ensemble du territoire. Qui plus est, le financement déployé à travers le Fonds du Canada pour les espaces culturels (FCEC) doit tenir compte des besoins en matière de rénovation, d’amélioration et de construction pour le secteur théâtral, et ce, à travers l’ensemble des régions du Québec.
Nous espérons que les leçons des derniers mois serviront de pistes de solution afin que la reconstruction soit issue de la concertation des principaux acteurs du milieu et donc sensible à la réalité des travailleur·euse·s, artistes et artisans.
L’espoir d’un écosystème sain et fertile pour le milieu des arts vivants nous anime et nous soutenons que pour se relever de cette crise il nous faudra l’appui des responsables politiques. En ce sens, le CQT réitère sa disposition à collaborer à des transformations majeures pour le secteur théâtral.
Rebâtir en mieux, c’est le programme auquel nous aspirons.