Au cours de la dernière année, nos organismes ont sonné l’alarme à de multiples reprises quant au recul de leurs conditions et l’effondrement de leur vitalité auxquels ils seraient confrontés si les soutiens des dernières années ne se trouvaient pas pérennisés.

 

En effet, face à une conjoncture économique oppressante, le gouvernement élimine 21,5 millions en crédits des programmes du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), le faisant passer de 181,6 millions (2023-2024) à 160,1 millions (2024-2025). Le budget général du CALQ, quant à lui, affiche 171 millions pour 2024-2025 au lieu de 193,5 millions en 2023-2024.

 

À travers cette baisse, nous constatons concrètement l’arrivée à échéance de mesures spéciales liées au Plan pour consolider, faire briller et propulser le milieu culturel qui vient diminuer le portefeuille dont dispose le CALQ. Toutefois, nous ne pouvons qu’y entrevoir un manque d’engagement et de compréhension en regard de besoins évidents qui concernent l’augmentation des coûts d’exploitation, l’appauvrissement ahurissant des artistes et la difficulté à retenir la main-d’œuvre en lui offrant des conditions de travail saines et attractives.

 

Au sein du budget déposé à l’Assemblée nationale, nous retrouvons comme mesure courante une somme de 28,2 millions allouée sur quatre ans, dont 4,8 millions la première année pour appuyer les organismes culturels.

 

Dans un contexte où des centaines d’organismes attendent depuis 2017 pour accéder à un soutien à la mission ou pour équilibrer leur budget en regard des priorités stratégiques et de la situation économique actuelle, on ne peut que remettre en question la marge de manœuvre laissée au secteur pour innover, se maintenir en place et même survivre.

 

Au Québec, la culture constitue un secteur économique profondément dynamique et les Québécoises et Québécois continuent de manifester avec enthousiasme leur attachement envers le théâtre. Or, notre secteur est confronté à des déficits structurels, où même lorsque son économie fonctionne à plein régime, les budgets demeurent impossibles à équilibrer. Au rythme actuel, la logique économique présage des scénarios déchirants. C’est notamment pourquoi il était fondamental que le CALQ puisse s’appuyer sur une enveloppe globale permettant de répondre aux besoins de base du milieu.

 

Nous sommes particulièrement inquièt·es de découvrir les impacts que ce budget aura sur les individus, artistes, créateur·trices, travailleur·euses culturel·les et artisans, qui composent ce milieu et vivent une précarité de plus en plus grande.

 

De son côté, le CQT poursuivra les démarches de représentation, afin que l’apport économique et social ainsi que les réalités vécues par la communauté théâtrale soient entendus et surtout compris. Le théâtre est un secteur d’activité hautement structuré et nous souhaitons collaborer avec les différents paliers gouvernementaux afin qu’il puisse maintenir sa vitalité.

Mesures budgétaires
 

● 28,2 millions sur quatre ans en bonification des programmes afin d’appuyer les

organismes culturels
 

● 3 millions en 2024-2025 afin de poursuivre l’élaboration du passeport culturel numérique
 

« Il s’agit là d’un rendez-vous manqué. Notre gouvernement avait la possibilité de protéger adéquatement un milieu qui contribue significativement et généreusement à la culture québécoise, à notre identité et à l’imaginaire collectif. Ceci laisse présager de durs lendemains pour nos pairs. Nous avons pourtant prévenu du point de rupture. Difficile de ne pas voir cette attribution insuffisante comme un sacrifice qui bouleverse l’écosystème et dont l’impact pourrait s’avérer désastreux. » Michelle Parent et Véronique Pascal, coprésidentes du CQT.

 

À propos du CQT
 

Le Conseil québécois du théâtre (CQT) est un regroupement national dont la mission est de fédérer, défendre et promouvoir le théâtre professionnel québécois. Il se veut une force politique et un levier de développement au service de l’art théâtral au Québec. Engagé auprès de ses membres et mobilisé par la vitalité de son milieu, le CQT se positionne à l’avant-scène des besoins de sa communauté et de la défense de ses intérêts.

 

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Marie-Michelle Demers,

Responsable des communications