Par Caroline Gignac - Responsable des stratégies politiques et de la recherche
Les arts vivants, au cœur de la communauté
Depuis le début de la présente campagne électorale municipale, plusieurs responsables d’institutions culturelles se sont prononcés afin d’encourager les candidats à inscrire les arts et la culture au cœur de la relance de leur municipalité. Le Conseil québécois du théâtre (CQT) souhaite joindre sa voix en profitant de l’occasion pour sensibiliser à l’importance de la contribution municipale dans le développement et le rayonnement des activités professionnelles artistiques à la grandeur du territoire.
En effet, le monde municipal de par sa proximité, constitue le premier palier d’influence concret pour un créateur puisqu’il le lie directement à son public, c’est-à-dire le citoyen. Cette proximité essentielle constitue l’élément phare de la rencontre artistique et est d’autant plus incontournable lorsqu’il s’agit d’arts vivants. Dans cette perspective, nous souhaitons que cette campagne électorale municipale permette de rappeler que la culture contribue à la cohésion sociale et au sentiment d’appartenance. C’est entre autres à travers elle qu’émergent les traits de l’identité collective.
Par ailleurs, l’un des enjeux auxquels nous faisons face est l’entrecroisement entre le loisir culturel et la pratique professionnelle. Nous soutenons que tous deux contribuent à améliorer la qualité de vie des citoyens et qu’en établissant un cadre d’action claire pour chacun des secteurs nous serons mieux outillé·e·s pour répondre aux besoins et aux défis qui les distinguent. Le CQT déplore que trop souvent les municipalités se sentent moins concernées par le sort des artistes professionnels qui vivent et créent chez elles. À ce propos, la question des immobilisations devient primordiale, car il est nécessaire que la Ville comprenne les obstacles que rencontrent les créateurs lorsqu’il s’agit d’accéder à des lieux de création, de production et de diffusion.
Cela dit, nous sommes conscient·e·s que les dispositions contractuelles ainsi que les obligations des Villes sont composites : sécurité publique, aménagement, transport, santé, loisirs, culture, etc. À cet égard, la perception des taxes foncières joue un rôle majeur dans le financement de leurs activités. Toutefois, certains des critères mis en place pour évaluer le taux de taxation ne sont pas adaptés à la réalité économique des organismes culturels. Par conséquent, nous recommandons l’estimation d’une tarification réduite permettant de conserver et d’accroître les activités culturelles.
L’écosystème qui soutient le secteur des arts de la scène comprend de nombreux acteurs et les élections municipales sont l’occasion de rappeler à quel point les réalités des praticien·nne·s qui vitalisent notre milieu sont multiples. En ce sens, nous soutenons l’adoption de politiques culturelles, accompagnées d'engagements budgétaires conséquents, qui permettront de souligner l’engagement des villes et des MRC envers les artistes des diverses communautés en plus de permettre de mieux structurer et circonscrire l’action municipale en matière d’arts et de culture.
Somme toute, les arts vivants sont au cœur de nos communautés et nous espérons qu’après des mois de turbulences l’ensemble des paliers gouvernementaux s’allieront pour inscrire les arts et la culture au centre de leurs priorités. Nous souhaitons également que dans le cadre de leurs fonctions, les nouveaux élus municipaux sauront démontrer les dispositions nécessaires afin de mieux saisir leur pouvoir d’action dans le domaine de la culture et ainsi mieux accompagner les artistes, créateur·trice·s, artisan·e·s, dans les défis auxquels il·elle·s font face.