Par Anne Trudel - Présidente du conseil québécois du théâtre
Cher.ère.s collègues et ami.e.s,
En novembre 2019, je m’engageais, à titre de présidente du CQT, à travailler pour le bien commun de ma communauté avec toute la passion, la fougue et la bienveillance qui m’habite. Bien consciente des défis à relever, j’avais à coeur de m’investir pour mener à terme les travaux du Plan directeur du théâtre québécois pour les 10 prochaines années et contribuer à mobiliser notre milieu sur les enjeux de notre pratique.
La pandémie nous a frappés de plein fouet et nous a obligés à remettre à plus tard ce projet d’envergure et tout ce qui était en cours au CQT. En mars 2020, après un arrêt de quelques jours, une suspension dans le temps où chacun.e retenait son souffle, nous nous sommes retrouvé.e.s à travailler dans une perpétuelle urgence, jour après jour, et ce, durant plusieurs mois.
Le CQT a alors effectué un grand virage afin de se positionner comme interlocuteur de premier plan pour le milieu théâtral. Il nous a fallu réorganiser nos modes de fonctionnement et développer une stratégie politique forte afin d’être pro-actif auprès des instances gouvernementales et s’assurer de porter adéquatement les revendications de l’ensemble de notre milieu. Force est de constater que cette crise inédite aura aussi eu un impact sur les ressources humaines de l’organisme puisque l’ensemble de l’équipe a changée durant les deux dernières années.
D’une certaine façon on pourrait résumer en disant que la première année de mon mandat nous avons géré une crise sans précédent et que durant ma deuxième année nous avons travaillé à rebâtir un CQT fort, à l’écoute de son milieu et déterminé à soutenir la relance théâtrale et une éventuelle sortie de crise.
Ce mandat ne fut pas ordinaire, c’est le moins que l’on puisse dire. Autant les enjeux politiques et sanitaires que les enjeux internes concernant la gestion du CQT ont été extrêmement demandant pour l’ensemble des gens impliqués au CQT et particulièrement pour moi, comme présidente. C’est pour cette raison que j’ai décidé de ne pas solliciter un nouveau mandat lors de l’Assemblée générale annuelle du 12 novembre prochain.
Je suis fière de ce que nous avons accompli au CQT durant les derniers mois, les défis étaient nombreux, les ponts à construire tout autant. La solidarité et la bienveillance qui ont guidé notre travail nous auront permis de surmonter les épreuves, de revoir nos façons de faire et d’envisager la suite avec espoir.
Je pars l’esprit tranquille, les chantiers sont multiples et la tâche à accomplir reste immense mais le CQT est en bonne santé ! La ou les personnes qui choisiront de briguer la présidence – l’appel de candidatures sera lancé aujourd’hui – n’ont pas à craindre de vivre une expérience aussi exigeante que celle des derniers mois. La nouvelle équipe est bien en selle, elle a ddéveloppé une grande expertise des différents dossiers, elle embrasse les défis avec enthousiasme, redonne vie aux projets laissés sur la glace dans les derniers mois avec vision, rigueur et énergie et poursuit la gestion de ce qui reste de la pandémie avec assurance. Les instances décisionnelles ont recommencé à se réunir à un rythme plus humain que pendant les mois d’urgence et les personnes qui y siègent assureront auprès de la nouvelle présidence un suivi de grande qualité, j’en suis certaine.
Mon attachement et mon engagement pour le CQT reste intact, je me sens plus proche de mon milieu que jamais. Mais après plusieurs mois de travail acharné et de dévouement, j’ai besoin de prendre du recul, de penser à moi et de me recentrer sur ma pratique.
J’ai espoir de passer le flambeau à une présidence qui poursuivra avec vision la mission du CQT et saura insuffler une énergie nouvelle à l’organisme.
Votre toute dévouée présidente
Anne Trudel