L’organisation du milieu théâtral québécois se distingue par un certain nombre de compagnies, de lieux de diffusion, de festivals et d’associations professionnelles formant un tout cohérent et interrelié, mais les attentes, les besoins et les responsabilités doivent être plus clairement définis. Dans la conjoncture actuelle, le théâtre québécois doit redéfinir son déploiement afin de permettre la pleine émergence des talents et de soutenir toute forme de pratique et d’audace artistique. À travers l’examen des différentes pièces maîtresses de l’écologie actuelle du milieu théâtral, se singularisent la place et le rôle des compagnies de théâtre gestionnaires d’un lieu de diffusion et offrant annuellement une saison théâtrale. Leur histoire, leur évolution et leur positionnement actuel leur confèrent une situation particulière et une dénomination institutionnelle. L’actualité théâtrale des dernières années, et notamment depuis les Seconds États généraux du théâtre, a questionné largement leur mission, leur mandat et leur interaction avec les autres éléments du milieu théâtral. Leur force d’attraction, leur empreinte et leur influence sont telles que le vocable « institution théâtrale » leur est attribué.
Aussi, le CQT, avec le soutien d’artistes et de travailleurs culturels membres du comité Institution théâtrale, mène-t-il depuis un an un travail de recherche et d’analyse sur la notion d’institution théâtrale en contexte québécois. Plusieurs questions fondamentales ont été posées : Qu’est-ce qu’une institution théâtrale ? Qu’est-ce qui la légitime ? Comment la faire reconnaître ? Quels devraient être son rôle, sa fonction, sa mission, son mandat ? Quels sont les types d’institutions dont nous disposons déjà ? Quels sont les mécanismes qui en garantissent la durée et la pérennité ? Comment participe-t-elle à l’épanouissement de l’art théâtral ?
Or, de telles questions sont vastes. Elles en sous-tendent et en appellent d’autres. Elles sont complexes aussi, car elles ne reçoivent jamais de réponse simple ou fermée. La réflexion ne fait donc que débuter et elle s’étendra dans le temps afin d’examiner les formes que pourraient prendre l’institution théâtrale québécoise. Mais pour faciliter l’avancement de cet important chantier, le comité s’est d’abord penché sur l’une des différentes institutions possibles : les théâtres institutionnels. Il s’est ainsi attardé à la nature, la définition et les spécificités propres aux théâtres institutionnels, c’est-à-dire, ces compagnies de théâtre gestionnaires d’un lieu de diffusion et offrant une saison théâtrale.
Dans la foulée de ces travaux, le prochain Congrès du CQT portera tout naturellement sur ce thème central : Les théâtres institutionnels et le développement de l’art théâtral. Le CQT invite donc sa communauté à venir échanger et débattre en collégialité dans le but de discuter la nature, le fonctionnement et le rôle des théâtres institutionnels. Sur les bases de cette réflexion commune, nous pourrons poser le cadre par lequel la contribution des théâtres institutionnels à l’épanouissement de l’art théâtral puisse se mesurer, être reconnue par les pouvoirs publics et ainsi évoluer.
Inscrivez les dates du 4 et 5 novembre à vos agendas, c’est un rendez-vous constructif pour l’avenir de notre milieu et de son art. La clôture du Congrès laissera la place à l’assemblée générale annuelle des membres du CQT qui se tiendra le 5 novembre en après-midi. Des informations vous parviendront régulièrement afin de vous préparer à cet événement et de vous y inscrire.