Profil statistique de la saison théâtrale 2007-2008 

En décembre 2008, le Conseil québécois du théâtre (CQT) réunissait les associations de producteurs ainsi que les syndicats d’artistes pour former un comité portant le mandat d’élaborer un protocole de recherche sur les conditions socioéconomiques des artistes de théâtre. Le CQT donnait ainsi suite à une résolution adoptée dans le cadre des Seconds États généraux du théâtre québécois tenus en 2007. Il a donc été convenu de documenter l’activité théâtrale professionnelle au Québec sur plusieurs saisons afin de pouvoir analyser son évolution dans le temps. La saison 2007-2008 a été choisie comme l’an un de ce protocole de recherche qui se concrétise aujourd’hui par la parution de l’étude Profil statistique de la saison théâtrale 2007-2008.

Le portrait de la saison théâtrale 2007-2008 a été établi à partir des 375 productions de théâtre montées par 212 compagnies affiliées à des associations de producteurs ayant signé des ententes collectives avec l’Union des artistes (UDA) et l’Association des professionnels des arts de la scène du Québec (APASQ). Il ressort que 65 % des productions ont été présentées en saison initiale et 35 % étaient des reprises de spectacles. Ces œuvres théâtrales ont été jouées durant 21 représentations en moyenne. L’ensemble de ces productions a engendré le versement de     12.3 M$ en cachets d’interprètes et de concepteurs.

Cette activité théâtrale a permis l’embauche de 1 168 interprètes, dont 45 % de femmes et 55 % d’hommes. Elle met en lumière la jeunesse des interprètes, car 45 % d’entre eux relèvent de la tranche d’âge comprise entre 18 et 34 ans. Ils ont perçu 2.9 M$, soit un peu moins du tiers du total des cachets versés. L’étude permet d’établir le revenu moyen d’un artiste de théâtre qui se situe à 8 765 $ pour la saison 2007-2008. Concernant les artistes de théâtre anglophone, ils ont été 159 à participer aux 32 spectacles montés par 12 compagnies québécoises de théâtre en langue anglaise. La parité au sein des artistes homme/femme est similaire à celle du théâtre francophone. Quant aux concepteurs de théâtre, 297 artistes ont intégré les équipes de production. Leur revenu moyen s’établit à 6 770 $ pour cette période de référence, sachant que les concepteurs hommes perçoivent des revenus 20 % plus élevés que leurs consœurs. 

L’étude consacre un volet sur l’origine des œuvres dramaturgiques. Elle révèle ainsi que plus de 80 % des productions théâtrales de cette saison sont issues du riche vivier des pièces d’auteurs dramatiques québécois. Elle indique également que plus de 50 % des créations sont des œuvres originales jamais montées à la scène.

Au chapitre de la circulation des œuvres, 101 productions théâtrales sur 375, soit 1 sur 4, ont été présentées dans le cadre d’une tournée, que ce soit au Québec, dans le reste du Canada ou à l’international. Une analyse plus fine indique que des 97 productions ayant circulé au Québec, 67 % d’entre elles se rangent dans la catégorie théâtre jeunes publics. Sur le plan du rayonnement international, 26 productions, dont 14 en théâtre jeunes publics, se sont déplacées hors de nos frontières, ce qui représente 8 % de la totalité des productions de cette saison théâtrale. Les chiffres liés au nombre des représentations font apparaître qu’il s’est donné six fois plus de représentations de théâtre québécois en France que dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

L’étude Profil statistique de la saison théâtrale 2007-2008 met en évidence un certain nombre de constats positifs et négatifs. Au registre des problématiques, l’étude démontre le niveau dramatiquement bas de la rémunération des artistes de théâtre, tant pour les interprètes que pour les concepteurs, et confirme indubitablement que nos artistes ne peuvent vivre décemment à partir des seuls revenus de leur art. Elle illustre aussi la circulation plus que partielle des œuvres théâtrales sur le territoire québécois. Sur une note plus réjouissante, les textes des auteurs dramatiques québécois ont la faveur des compagnies, ce qui prouve la grande cohésion du milieu théâtral québécois. La présence marquée des jeunes interprètes au sein des productions théâtrales démontre la vigueur et le renouvellement du théâtre québécois. Manifestement, l’art théâtral québécois contribue en force à l’économie de la culture québécoise, mais il demeure anormal que ses artisans en retirent toujours si peu de revenus et que les Québécois, au sein de toutes les régions, n’aient pas un meilleur accès à la richesse des œuvres créées par leurs contemporains.

► Profil statistique de la saison théâtrale 2007-2008

► Profil statistique de la saison théâtrale 2007-2008 - FAITS SAILLANTS